Étapes
Le départ se fait depuis la gare Saint-Roch de Montpellier, point central pour de nombreux pèlerins et voyageurs. En rejoignant l’église Saint-Roch, lieu emblématique du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, on découvre une série de clous estampillés Compostelle incrustés dans le sol, notamment dans la rue de la Loge, qui guident les pèlerins à travers la ville. Saint Roch, natif de Montpellier, est une figure majeure du pèlerinage, connu pour avoir soigné les pestiférés. En quittant le centre, on traverse l’Arc de Triomphe et la Place Royale du Peyrou, offrant une vue panoramique sur la région.
L'itinéraire longe ensuite le l'Aqueduc, puis traverse le quartier des Cévennes avant d'atteindre la Mosson, marquant la transition entre l’environnement urbain et la garrigue montpelliéraine. L’arrivée à Grabels se fait par une voie bordée de cyprès et d'oliviers. Le village est connu pour sa source de l'Avy, où l’eau jaillit de manière naturelle, et pour son ancien moulin du XVIIIe siècle. Une légende locale raconte qu’un dragon vivait dans la source et punissait les enfants désobéissants. L’église Saint-Julien, construite en pierre calcaire locale, se distingue par ses deux clochers, témoignant du passé médiéval de Grabels.
En quittant Grabels, on passe par la source de l'Avy, dont l’eau limpide a marqué l’histoire locale. Sur le chemin on croise la croix de Pelisse, marque un lieu de passage de l'histoire. Le paysage devient plus sauvage, alternant entre garrigues parfumées de thym et de romarin, et zones rocailleuses. Le sentier emprunte d’anciennes drailles, ces chemins traditionnels utilisée pour la transhumance des troupeaux.
L’itinéraire suit la D102 offrant des vues contrastées sur la nature environnante. Plus loin, on longe une centrale photovoltaïque, illustrant les efforts régionaux en matière de transition énergétique.
Montarnaud, village perché, est dominé par son château médiéval, parfaitement conservé et offrant une vue imprenable sur les environs. L’église Saint-Martin, édifice roman du XIIe siècle, est un témoignage du passé architectural local. Le village conserve tout le charme des bourgs languedociens, avec ses placettes ombragées et ses maisons en pierre.
Après une nuit de repos, l’itinéraire continue vers le nord-ouest à travers des collines vallonnées. En chemin, on rencontre plusieurs capitelles, ces abris en pierre sèche typiques des bergers du Languedoc.
L’itinéraire traverse ensuite le village de La Boissière, dont l’histoire est marquée par l’ancienne voie ferrée, fermée en 1968, et par les vestiges d’une mine de bauxite, témoins de l’activité industrielle passée de la région. Une pause au lac de La Boissière peut être envisagée, offrant un cadre reposant avant de poursuivre le chemin.
L’arrivée à Aniane est marquée par son abbaye bénédictine, fondée par Saint-Benoît d’Aniane au VIIIe siècle. Ce réformateur monastique a influencé les règles de vie des moines dans toute l’Europe. Aniane est aussi réputée pour ses vignes, faisant partie des grands terroirs du Languedoc.
Après Aniane, l’itinéraire traverse les vignes et les oliviers jusqu'à Saint-Jean-de-Fos, où l’on atteint le Pont du Diable, l’un des plus vieux ponts médiévaux de France (XIe siècle), classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une légende raconte qu’à chaque construction du pont, le Diable le détruisait la nuit, jusqu’à ce que Saint-Guilhem le piège avec une ruse astucieuse. Puis, on longe les Gorges de l’Hérault, offrant des panoramas spectaculaires.
Le sentier monte ensuite à travers un paysage plus escarpé, bordé de falaises calcaires et de grottes secrètes, pour déboucher sur Saint-Guilhem-le-Désert. Ce village, classé parmi les "Plus Beaux Villages de France", est un joyau du patrimoine occitan.
Après plusieurs kilomètres d’effort et de découvertes, nous voilà enfin arrivés à Saint-Guilhem-le-Désert, comblés par cette belle aventure en pleine nature.
Niché au creux des montagnes et bordé par le Verdus, ce site classé à l’UNESCO dévoile peu à peu son architecture médiévale intacte et l’imposante abbaye de Gellone, fondée au VIIIe siècle par Guillaume d’Aquitaine. L’atmosphère y est empreinte de sérénité, contrastant avec la rudesse du relief alentour, et offrant une arrivée hors du temps, où l’histoire et la nature se fondent en une harmonie parfaite.